Quand on est avocat, on aime généralement les mots, leur sens, leurs sous-entendus. Alors explorons ces 2 mots : productif et heureux.
Productif : est productif celui qui produit et, par extension, celui qui produit beaucoup, rapporte beaucoup.
Heureux : pour ne pas transformer ce texte en dissert’ de philo, je ne vais pas me lancer dans la définition du bonheur 😊. Juste formuler le postulat qu’un avocat heureux c’est un avocat qui travaille dans des conditions agréables et qui facture de quoi se rémunérer correctement, faire tourner son cabinet, voire même investit dans des outils, des projets, de la R&D.
Alors, peut-on être productif et heureux ? Pour moi, la réponse est oui, sans hésiter. Je m’explique.
Être un avocat heureux 🥰
En deux décennies d’exercice professionnel, je confesse ne pas avoir connu que des moments de béatitude. Il y a même eu des moments de grand découragement et il y en aura encore, je ne suis pas inquiète…
Mais au fil du temps, j’ai eu la chance de bien m’entourer, de confrères, d’ami.e.s, dont les conseils m’ont fait évoluer. Un jour, l’un d’eux m’a dit : c’est ton outil de travail qui doit être à ton service, pas l’inverse. Première réaction : Yakafokon. Deuxième réaction : ben voyons ! Troisième réaction : c’est peut-être pas si idiot. Et, après mûre réflexion : t’as raison, Léon.
⏳ Avoir du temps
Petit à petit, et sans que ce processus soit totalement abouti, j’essaie d’inverser la tendance. Je consacre au cabinet le temps nécessaire mais je m’accorde aussi du temps pour moi, pour faire autre chose que travailler, voire même ne rien faire 😊.
Et cet équilibre, ce partage du temps, entre notre vie pro et nos autres vies est, pour les avocats, tantôt un impératif, tantôt un objectif, tantôt encore un concept, voire même une pierre d’achoppement dans leurs cabinets, leurs couples, leurs familles. Et, même si on est assez agiles pour jongler entre audiences, enfants, ravitaillement, comptabilité, conclusions, réunions, etc. on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’un avocat heureux est un avocat qui maîtrise son emploi du temps, qui a du temps pour travailler sereinement, réfléchir sur les dossiers, qui prend des vacances, a des loisirs, s’investit dans les instances professionnelles s’il en a le goût, s’entraine avec son chien pour des concours d’agility. Et pour tout cela, le temps est primordial.
💰 Avoir de l’argent
Je sais, dit comme ça, c’est cru. Mais vous aurez remarqué que l’argent ne vient qu’après le temps. Parce que – à mon sens – le temps est la seule ressource la plus précieuse, elle ne se renouvelle pas, ne s’achète pas et, à tout juste 50 ans passés, je mesure à quelle vitesse il est passé 😊 et donc, combien il est précieux.
L’argent, ça va, ça vient et – au risque de tomber dans le cliché – je n’ai pas le souvenir que les périodes les plus fastes financièrement aient été les plus heureuses. J’ai en revanche clairement à l’esprit que l’angoisse du lendemain, la difficulté à payer les factures nuisent gravement à la sérénité.
J’en conclus que pour être un avocat heureux, il faut donc gagner sa vie. En même temps, quand on est diplômé.e, intelligent.e, investi.e dans son job, c’est assez normal de prétendre à percevoir une rémunération décente.
☮️ Être serein
Ne pas être inutilement et/ou excessivement stressé.e, par son patron, ses clients, les délais à respecter, la masse de travail à accomplir, l’URSSAF, etc.
Comment faire ?
Votre prof de yoga vous recommandera la position du lotus + le chien tête en bas si vraiment vous êtes hyper stressé.e et assez aventurier.e pour le tenter. Votre caviste vous orientera vers de bonnes bouteilles. Chacun sa méthode.
Votre serviteur vous recommandera de vous former, d’apprendre à faire évoluer votre organisation, votre cabinet pour qu’il soit à votre service et pas l’inverse : devenir productif.ve pour être heureux.se.
Être un avocat productif 😎
Commençons par évacuer les idées reçues sur le sujet. Être productif, ce n’est pas :
⛔ Renoncer à être un « bon » avocat,
⛔ Matraquer ses clients,
⛔ Essorer ses collaborateurs,
⛔ Travailler 7 jours/7.
Non, être productif, c’est :
▶️ Réaliser où passe son temps,
▶️ Réfléchir à ses process, à sa facturation,
▶️ Se former sur la gestion du temps, le management, etc.,
▶️ Créer des process et des modèles pour gagner du temps, déléguer ce qui peut l’être.
Travailler « sur » son cabinet et pas seulement « dans » son cabinet comme l’explique Pascale JOLY-LOMBARDI.
📝 Produire productif
Prenons l’exemple du « parcours client » ou comment je transforme mes prospects en clients. La situation : je communique, sur internet, par exemple, pour promouvoir mon cabinet. Mes initiatives sont couronnées de succès et je reçois des appels, des mails, de prospects qui me demandent des conseils, veulent savoir si je peux traiter leur dossier. Super !
Oui mais, si je n’ai pas de « parcours client », je risque de perdre du temps, de m’épuiser, voire de me décourager si mes efforts de communication n’aboutissent qu’à me transformer en un juke-box juridique gratuit.
💡 1 process + 1 modèle peuvent tout changer
Le process :
- Répondre à tous les prospects avec un message préétabli (il ne restera plus qu’à l’adapter : Chère Madame ou Cher Monsieur, selon le cas),
- Les orienter, par exemple, vers un système de prise de rendez-vous en ligne prépayé (consultation-avocat.fr, calendly, par ex.),
- Assurer ce premier rendez-vous, cette première consultation et en percevoir la juste rémunération.
Le modèle :
« Chère Madame, Cher Monsieur,
J’ai bien reçu votre demande et vous remercie de l’intérêt que vous portez à mon travail.
Afin de pouvoir vous répondre, je vous invite à réserver un rendez-vous en ligne. Celui-ci vous sera facturé xx €.
Je vous invite, dans l’intervalle, à m’adresser vos pièces par mail, au format PDF, à l’adresse avocat@cabinet.com. Dans l’attente du plaisir d’échanger avec vous, Cordialement. »
Et, pour bien mesurer l’importance de ce changement, prenons quelques chiffres.
Si j’ai 100 prospects par an :Avant : je passe 5 minutes à me demander quoi répondre et 15 minutes avec chacun, soit 20’ x 100, soit 33 heures
Facturation : 0 €.
Après : je passe 1 minute à envoyer ma réponse-type et 30’ avec chacun des 30 prospects qui sont ok pour payer pour mes conseils, soit 1.000’ , soit 16 heures
Facturation : 3.000 € si ma 1ère consultation de 30’ est à 100 € ; 4.500 € si elle est à 150 €.
Sur un an, je gagne 16 h de travail 🏆, que je peux par ex. consacrer à communiquer, prospecter, réfléchir sur mes dossiers, me rendre disponible pour mes clients, et 4.500 € 🏆, soit de quoi partir en vacances, investir dans de nouveaux outils, gratifier mes collaborateurs.
N’oublions pas que nous vendons du service, du savoir-faire, autrement dit nos compétences et notre temps. La « chasse au gaspi » peut donc donner assez vite des résultats très intéressants, comme l’explique Anne-Hélène HAMONIC.
C’est exactement ce que j’ai fait avec AppliCab Avocats : modéliser les procédures, associer des messages-types à chaque étape pour gagner du temps sans rien sacrifier à la qualité du « service client ». Si vous voulez en savoir + et vous aussi devenir un avocat productif ET heureux, c’est par ici.